1/8 Une jonction des luttes dans le monde ?

De Hong Kong à l'Irak, en passant par l'Equateur ou le Soudan, sans oublier le Liban, le Chili, la France, et même l'Algérie : 2019 fut une année de contestation dans de nombreux pays. Cette flambée de protestations a d'abord une origine locale : Au Chili, l'ardeur est venue de l’augmentation du prix du ticket de métro dans la capitale. Au Liban, c’est une taxe sur les appels WhatsApp qui a conduit à ce réveil de la population. Au Soudan, une mobilisation à la suite de l’augmentation du prix du pain. En Equateur, le prix de l’essence, faisant écho à la France des ronds-points. Les particularités locales ne sont donc en réalité que la goutte d'eau qui a fait déborder le vase. Il convient de porter un œil attentif à cette étincelle aussi salutaire qu'exceptionnellement soudaine. À bien des égards, un point commun dans toutes ces mobilisations est à prendre en compte : la volonté d'en finir avec des régimes politiques vieillissants n'apportant aucun élément de réponse aux inégalités croissantes. En effet depuis des années, de nombreux éléments convergent : économie incertaine, chômage de masse, montée du populisme, inégalités sociales et crise de la démocratie représentative. Ainsi même, si ces mobilisations sont l'expression d'un état de désenchantement collectif, elles ont démontré un optimisme de la volonté, un courage des hommes et surtout une envie collective de vivre dignement dans une société inclusive qui promeut un nouvel enchantement. Me rappelant ainsi la célèbre formule emblématique de la Cour européenne des droits de l'homme dans l'arrêt handyside qui a considéré que le "fondement essentiel de la société démocratique, l’une des conditions primordiales de son progrès" est "l’épanouissement de chacun." Encore faut-il qu'une oreille attentive y prête attention..