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France — Turquie : que se passe-t-il  ?

  • Archium
  • 26 oct. 2020
  • 3 min de lecture


Depuis dimanche, une crise diplomatique internationale voit le jour. La Turquie, qui en est l’instigatrice, a décidé d’effectuer un bras de fer avec la France en multipliant les attaques contre le président Macron. En conséquence, le représentant français à Ankara a été rapatrié (fait rare dans les relations diplomatiques, le précédent fut en 1901 quand Jean Antoine Ernest Constans, ambassadeur de France en Turquie avait été rappelé à Paris).


En effet, le président turc Recep Tayyip Erdogan dans un discours prononcé à Malatya, dans l’est de la Turquie, a expliqué qu’il soupçonne le président français d’avoir un «problème » envers l’islam, et à qui il recommande « de subir des examens médicaux ».

La réponse élyséenne ne se fait pas attendre. La France fait savoir que le discours d’Erdogan est « inacceptable » et que « l’outrance et la grossièreté ne sont pas une méthode », tout en exigeant que celui-ci « change le cours de sa politique, car elle est dangereuse à tous points de vues ».


Le président turc a par la suite provoqué un appel au boycott des produits français dans tout le Moyen-Orient suite aux déclarations d’Emmanuel Macron, exprimant sa volonté de ne pas « renoncer aux caricatures » lors de l’hommage national à Samuel Paty, professeur d’histoire-géographie décapité le 16 octobre par un terroriste islamiste.

En réalité, ce boycott est surtout une posture symbolique et reste tout à fait secondaire, comme l’a exprimé le maitre de conférences à Sciences-Po Frédéric Encel sur Europe 1, soulignant néanmoins la possibilité d'un "effet d'entrainement" généré par les réseaux sociaux.


De plus, « concernant les produits alimentaires, certaines particularités du marché rendent le boycott assez improbable. Des groupes saoudiens détiennent ainsi certaines entreprises productrices, comme l’usine de Châteaulin dans le Finistère, faisant de l’Arabie saoudite le seul exportateur de poulets français dans les pays arabes. À noter également que l’appel au boycott peut conduire à des sanctions au niveau européen. Or, les pays arabes entretiennent des échanges très importants avec l’Union européenne». .



Que cherche alors Erdogan  ?

D’une part, il cherche à « multiplier les conflits à l’extérieur et à apparaître ainsi à ses concitoyens comme l’artisan d’une nouvelle puissance ottomane, alors que son économie va mal, que la monnaie turque, la livre, s’effondre et que son projet de révolution culturelle cale ».


D’autre part, il « est également animé par la volonté d’apparaître comme le principal défenseur du monde musulman, en fustigeant le traitement dont l’islam fait l’objet dans les pays de l’Union européenne — tout en taisant celui dont les Ouïgours sont la cible en Chine. Il est en concurrence avec l’Arabie saoudite ».


Enfin, « cette nouvelle offensive du dirigeant turc trahit sa frustration à l’égard du projet de loi en préparation à Paris sur le séparatisme islamiste, qui devrait priver la Turquie de son principal levier sur l’islam en France, celui des imams turcs et des professeurs de langue turcs dans les écoles publiques ».

La France a en effet avec sa nouvelle loi sur le séparatisme proposé par son gouvernement, contrarié la politique d’influence de la Turquie via la religion, notamment en voulant imposer la formation d’imams locaux.


A noter que les propos du président Erdogan ont suscité une vague d'indignation de la part de nombreux gouvernements européens sur les réseaux sociaux, apportant par ailleurs leurs soutiens au président français.



Comme l’a exprimé Geoffroy Roux de Bézieux, président du MEDEF, espérons simplement que la défense de nos principes primera. Affaire à suivre.


M.Y


Citations textes : Europe1 / Le Monde

Images : France Info / Courrier Picard / L’Alsace - Thierry GACHON

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