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« L’indécence est dans l’œil du regardant, pas dans la tenue de la regardée »

  • Archium
  • 21 sept. 2020
  • 2 min de lecture


Lycéennes et collégiennes ont appelé sur les réseaux sociaux à porter ce lundi 14 septembre des tenues « indécentes » (jupes, crop top, pantalons à trous…) pour dénoncer le sexisme dans les établissements scolaires.

Au sein de certains lycées, les codes vestimentaires sont de plus en plus stricts pour les filles et les remarques sexistes de plus en plus lourdes.


UN APPEL POUR NE PLUS SUBIR LA LIBIDO MASCULINE COMME CURSEUR


Des lycéennes ont appelé leurs camarades de tout le pays à aller au lycée le lundi 14 septembre 2020 vêtues « de manière indécente et provocatrice » (reprise des mots dénoncés par ces jeunes filles). Cette initiative fut relayée notamment par la ministre déléguée à la citoyenneté, Marlène Schiappa.



Mais que dit concrètement le droit ?


Aucune loi, en dehors de celle sur l’interdiction des signes religieux ostensibles à l’école publique, ne régit les tenues vestimentaires des élèves dans les établissements scolaires publics ou privés. L’encadrement de la liberté vestimentaire est dévolu aux règlements intérieurs des établissements. La mention « tenue correcte exigée » s’y retrouve alors souvent, sans jamais définir précisément ce qu’elle recouvre. Là est un des nœuds du problème. La tenue doit être correcte, c’est-à-dire adaptée au lieu, aux circonstances et à l’activité. Mais, par le flou de l’expression, cette adaptabilité s’appuie essentiellement sur la subjectivité et une morale propre à chacun. « Tenue correcte » glisse ainsi vers l’exigence sexualisée d’une « tenue décente », « non provocante ». Le terrain du débat n’est donc ni juridique ni pratique. Il est philosophique et moral, avec pour conséquence des « tolérances » différentes selon les établissements.


D’ailleurs, qui serait provoqué ?


Les garçons, plus précisément leur libido. C’est pour cela que des situations ubuesques peuvent survenir. Une jeune fille en short en jupe ou en crop top pourrait donc provoquer sexuellement les garçons et perturber leur concentration.


CONCLUSION :


Les lycéennes ne dénoncent pas la limitation de liberté dans l’absolu, mais le niveau du curseur et ses justifications morales qui reposent uniquement sur les corps des filles. L’école est censée s’être saisie de l’éducation à l’égalité homme-femme. Puisque la provocation concerne les garçons, l’école doit se concentrer sur eux, pas sur un nombril ou des cuisses visibles de lycéennes regardées comme des morceaux de viande appétissants. Or, le message est actuellement l’inverse. En qualifiant les tenues de « provocantes » plutôt que d’éduquer les garçons, les établissements perpétuent le sexisme et le patriarcat. Ils préparent le terrain pour les remarques et comportements sexistes dans le monde du travail de demain.


« #Lundi14septembre : l’indécence est dans l’œil du regardant, pas dans la tenue de la regardée », Titre d’un article du journal Marianne du 18 septembre 2020.


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