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La Stratégie du Choc : la montée d’un capitalisme du désastre

  • Archium
  • 8 sept. 2020
  • 6 min de lecture

Après avoir signé un best-seller en 2000 avec son livre No Logo traitant de la société de consommation et des défaillances du néolibéralisme et de la mondialisation. Naomi Klein approfondit sa pensée dans un autre ouvrage publié en 2007 la Stratégie du Choc : la montée d’un capitalisme du désastre.

La thèse de N.Klein porte sur l’influence de l’idéologie néolibérale du département d’économie de l’Université de Chicago. Influence qui a conduit à une imposition de l’économie de marché et d’une libéralisation extrême sur plan économique des États en transition, vulnérable, notamment les États du Sud. Les économistes de Chicago que la presse a nommé les « Chicago Boys » pour leur nombreux fait d’armes à travers le monde notamment le développement du libéralisme au Chili, en Indonésie, en Afrique du Sud, etc.

Parmi ces membres les plus éminents, l’Université de Chicago compte des économistes tels que M. Fridman, Friedrich Hayek ou encore Arnold Harberger.

Tous ces économistes partisans d’un libéralisme radical impliquant un marché sans aucune régulation ont encouragé l’établissement de réforme libérale majoritairement imposée par des États autoritaires. Ainsi dans sa thèse N.Klein dénonce la corrélation à partir des années 1970 entre le processus de libéralisation de ce qui était les « État du tiers monde » et la mise en place d’un pouvoir autoritaire appliquant une feuille de route idéologique. N.Klein évoque plusieurs épisodes de notre histoire récente, s’appuyant sur des rapports gouvernementaux, des enquêtes du Sénat américain, des témoignages, des documents d’archives. La Stratégie du Choc constitue une véritable enquête sur l’histoire du libre marché et l’influence du capitalisme fanatique des économistes de l’Université de Chicago.




Le Chili, laboratoire des Chicago Boys

En 1970, Milton Friedman père fondateur du dogme de l’économie du Chicago entretenait des correspondances avec le dictateur chilien Augusto Pinochet. Sans encourager expressément ce qui est aujourd’hui considérer par de nombreux historient spécialiste de l’Amérique du Sud comme l’un des régimes les plus répressifs du XXe siècle. M. Friedman dans ses lettres invitait A.Pinochet à utiliser tous les moyens nécessaires pour faire passer au plus vite les réformes. Réformes visant un institué une dérégulation totale des marchés sans aucune autre réglementation que celle de protéger le marché lui même. Dans le cercle des économistes et professeur d’université, le Chili des années 70 était connu sous le nom de « laboratoire des Chicago Boys ». N.Klein ne manque pas faire le lien entre la volonté d’imposer l’idéologie ultralibérale et l’instauration d’un régime autoritaire et répressif. Lorsque le coup d’État eut lieu en 1970 Orlando Letelier qui était l’ambassadeur d’Allende à Washington dira qu’il s’agit de « l’accomplissement d’un partenariat entre l’armée et les économistes ». Quelque année plus tard, une enquête fut menée par le Sénat américain. Enquête qui aboutit à la conclusion suivante : « Plus de 75 (%) du financement du groupe de recherche de l’opposition (c’est-à-dire Pinochet) venaient directement de la CIA ».

Cette tendance c’est particulièrement accentué au cours de la seconde moitié du 20e siècle.

L’impacte de l’école de Chicago sur les États en transition dans un contexte poste seconde guerre mondiale et de guerre froide est non négligeable.

L’Afrique du Sud

En Afrique du Sud pays au les inégalités sont importante, N.Klein a interrogé d’anciens cadres de l’ANC Partie de Nelson Mandela tels que Yasmine Soka.

Selon cette militante de l’ANC « Si l’Afrique du Sud a pu traiter des manifestations extérieures de l’apartheid, la torture, les disparitions. Elle a laissé totalement dans l’ombre le système économique qui a profité de ces abus ». Les anciens camarades de N. Mandela expliquaient alors que la répression était si forte et la volonté de liberté si grande qu’ils ont concédé les leviers financiers. Autrement dit, les banques sud-africaines et les principales institutions financières du pays restaient dans les mains de la même caste qui était au pouvoir durant l’apartheid.

En 1994 lorsque N.Mandela est élu, la mondialisation de l’économie est déjà une composante essentielle dans la stratégie des États. Or le manifeste du parti de l’ANC qui revêt un fort aspect social a été décrié par les économistes de l’école de Chicago. Ainsi en 1996 la monnaie sud-africaine le « rend » perdit au cours d’un mois 20 % de sa valeur.

A fin d’éviter d’autres chocs financiers N. Mandela lors de sa première interview en tant que présidant nuancera fortement ses propos fussent-ils contradictoires sur la nationalisation des banques. Ce revirement de cap était si fulgurant que le Wall Street journal publia « M. Mandela… s’exprime comme Margaret Thatcher plutôt que comme le révolutionnaire de gauche qu’on avait cru voir en lui ».

N.Klein à travers son enquête met en lumière l’imposition d’un dogme économique qui n’a pu s’imposer dans les pays du Sud autrement que par l’établissement d’un régime autoritaire. Ce fut le cas pour la quasi-totalité de l’Amérique du Sud au cours de la deuxième partie du XXe siècle, mais aussi de l’Afrique ou encore de l’Asie du Sud Est et de certain pays d’Europe de l’Est.

La Pologne face au FMI

Le cas de la Pologne est très intéressant dans le développement de la pensée de N.Klein. Avant la chut du mur de Berlin en 1980 de nombreuses contestations de peuple polonais se faisaient à l’encontre de la répression menée par l’URSS. En effet, la Pologne comptant dans sa population un nombre conséquent d’ouvriers aspirait une revalorisation sociale pour sa population.

En 1980 le partie le plus à même de succéder à la gouvernance soviétique est « Solidarité » située à gauche de l’échiquier politique. Le Chef d’orchestre de cette partie Lech Walesa jouissait d’une grande popularité, il fut nommé président de la Pologne en 1990.

Cette année-là, la Pologne signe la première victoire démocratique contre l’URSS en 40 ans. Néanmoins, les nombreuses erreurs, furent coûteuses , causées part les dirigeants soviétiques, elles plongèrent la Pologne au bord de l’effondrement économique. Après l’acquisition de son indépendance, la Pologne demande alors un allégement de sa dette pour éviter une catastrophe imminente à sa population. Sur ce point, N.K est critique à l’égard des institutions financières internationales. Car c’est là que réside le mandat du Fonds Monétaire international (FMI) dégagez des fonds de stabilisation pour éviter un effondrement économique. Or le FMI à laissé la Pologne cette jeune démocratie sombrer dans l’endettement et l’inflation. C’est alors que Jeffrey Sach membre éminent du département d’économie de Harvard (école de pensée assez proche de celle des Chicago Boys) fut nommé conseiller du parti Solidarité. Au bord de l’hyperinflation, la Pologne voyait en J.Sache la clef de l’allégement de la dette. En effet, ce dernier avait acquis une certaine notoriété dans les milieux financiers après avoir privatisé la majorité du secteur public bolivien ouvrant ainsi la possibilité de prêt provenant du FMI.

« Les prêts de la Banque mondiale et du FMI s’étaient de tout temps accompagnés de recommandation touchant les politiques. Lorsque les pays frappés de crise s’adressaient au FMI pour obtenir un allégement de leur dette ou toucher des prêts d’urgence, le FMI leur répondait en leur imposant des thérapies du choc… Le FMI accoucha de son premier programme d’ajustement structurel complet en 1983 » N.Klein.

Ainsi le FMI a joué un rôle éminemment politique en exerçant une pression sur de nombreux États en transitions. En accordant des prêts au seul pays adoptant des réformes libérales visant une maximisation de la croissance économique. J.Sache rédige alors un programme économique pour la Pologne qui impliqua une privatisation de la majorité des entreprises publiques, une diminution des contraintes salariale et un allégement de la régulation du marché par l’État.

En outre dans son ouvrage N.K revient sur la politique de M.Tatcher qui réussit durant son mandat à introduire l’idéologie des Chicago Boys au sein des démocraties occidentales. Le rôle des présidents Nixon et Reagan dans le poids de la dette des États sud-américains ainsi que dans l’établissement d’un fantasme du système capitaliste comme rempart ultime à la dictature soviétique.

N.Klein évoque également le rôle d’industriel tel que Henry Ford dans le soutien à la dictature en Argentine en 1977 notamment dans l’enlèvement et la torture de plusieurs ouvriers syndiqués.

Enfin, N.Klein dénonce l’incapacité de ce qu’elle appelle le « capitalisme sauvage » (qu’on pourrait traduire par un marché libre sans aucune régulation ou une régulation très limité) à garantir l’intérêt général et à diminuer les inégalités.

Il est toutefois important de garder un esprit critique, la stratégie du choc n’étant pas une étude purement universitaire. En effet, N.Klein se décrit elle-même comme une activiste. Néanmoins, la rigueur de son enquête témoigne d’un véritable travail de recherche et d’investigation.

H. AFTISS

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