Mac Miller face à ses tourments [Analyse]

Auteur de 6 albums studios (ainsi que de nombreuses mixtapes) au terme de sa carrière, le natif de Pittsburgh a longtemps lutté contre les drogues et la dépression, des tourments qui auront une influence dans l’évolution de sa musique.

« Blue Slide Park », 8 nov. 2011

Au début des années 2010 il signe avec le label indépendant Rostrum Records avant de sortir son premier album « Blue Slide Park » le 8 novembre 2011. Victime de critiques virulentes, il se hisse tout de même en tête des ventes aux USA par son style vivant (15 « Man in the hat »), des intonations de voix mélodieuses (13 « Diamonds and gold »), et des sources d’influences diverses (07 « Under the water »). Marqué par une arrogance et des rythmes effrénés (06 « Smile back »), on trouve un Mac Miller confiant et solide.

Coup de cœur : « Under the weather » (https://www.youtube.com/watch?v=T32idaCH3Po)

« Watching Movies with the Sound Off », 18 juin 2013

Fraîchement désigné Social star award, Malcolm commence à se droguer lors de sa tournée de 2012. L’année suivante, à l’âge de 21 ans, il crée son propre label REMember Music et enregistre son nouvel album « Watching Movies with the Sound Off ». On trouve alors un album remarquablement plus sombre que le précédent. Le style est bien plus calme et le thème des drogues/addictions est omniprésent (09 « Red Dot Music »). Les featurings sont nombreux et l’artiste semble effacé derrière des instrumentations électro travaillées mais avec beaucoup de samples(08 « Objects in the mirror »).

Coup de cœur : « Objects in the mirror » (https://www.youtube.com/watch?v=fG9C7Bo2vzU)

« GO:OD AM », 18 sept. 2015

Deux ans plus tard, le 18 juin 2013 Mac Miller sort son troisième album studio « GO:OD AM ». Ici le rappeur montre toute l’étendue de son talent : des instrus proches de la perfection avec moins de samples (05 « 100 Grandkids »), des styles différents et des musiques évolutives. Dès l’écoute des premiers titres on est immergé avec lui dans un rêve (01 « Doors ») qui marque un décalage avec une réalité tristement représentée.

Coup de cœur : « Weekend » (https://www.youtube.com/watch?v=N29-54dhVHg)

« The Divine Feminine », 16 sept. 2016

En septembre 2016 il dévoile « The Divine Feminine » fortement marqué par son idylle avec Ariana Grande. On est alors séduit par un album léger, plein de fraicheur, qui laisse deviner un Malcolm plus que jamais charmé après quelques années de haut-vol. L’œuvre est particulièrement courte (10 titres) et fait l’éloge d’un amour sincère (05 « Cinderella »), parfois compliqué (03 « Stay »), à travers des instrumentations toujours de très grande qualité.

Coup de cœur : « Stay » (https://www.youtube.com/watch?v=q4lAf1rFFvg)

« Swimming », 3 août 2018

Néanmoins après sa rupture avec la chanteuse américaine en 2018 il enregistre « Swimming » marquant son dur retour à la réalité (01 « Come Back to Earth »). L’ambiance est éminemment nostalgique malgré la volonté de ne pas sombrer, de nager plutôt que de se noyer, de voler plutôt que de chuter (06 « Wings »). C’est sûrement l’album le plus révélateur de ce contraste dans la vie de Mac Miller : un optimisme et une générosité incontestables face à une tendance dépressive (07 « Ladders »). Deux faces d’une même pièce, la seconde prendra néanmoins le dessus un certain 7 septembre 2018, jour de sa disparition…

Coup de cœur : « Ladders » (https://www.youtube.com/watch?v=0gzmFo8UiJQ)

« Circles », 17 janv. 2020

Loin des stratégies commerciales, la sortie de l’album posthume « Circles » ne peut qu’émouvoir et montrer à cette planète bleue (03 « Blue World ») l’immensité de son talent. Et toute cette reconnaissance n’est pas déméritée : les instrus sont évolutives, les basses sont puissantes et les paroles sont profondes. Ce n’est peut-être qu’une vue d’esprit mais on devine un Mac Miller apaisé (04 « Good News »), déterminé à vaincre ses démons, et peut-être plus que jamais en symbiose avec sa musique.

Coup de cœur : « Good News » (https://www.youtube.com/watch?v=aIHF7u9Wwiw)