Manifestations en Amérique Latine: ¿un réveil social?
- Archium
- 21 févr. 2020
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Dans un article publié sur le site de la chaîne d’actualités CNN, à propos des manifestations de fin d’année 2019 dans la plupart des États du continent américain, l’idée d’un « printemps latino-américain » est avancée[1]. Cela est le résultat d’une série d’événements successifs et particulièrement convulsifs qui se sont présentés comme une réaction directe aux régimes nationaux, accusés de pratiquer un néolibéralisme démesuré et oppressif en portant atteinte aux classes sociales défavorisées qui, en l’état, représentent la grande majorité de la population de ces pays. La racine des manifestations est en effet l’inégalité, formelle et matérielle, et qui depuis des années caractérise les dynamiques socioéconomiques du continent.
C’est par un effet de mimétisme que la plupart des États latino-américains, calqués sur les premières manifestations au Chili, ont vécu peut-être les revendications sociales les plus importantes du siècle. Ainsi, la société civile a confronté les gouvernements nationaux en protection de ses droits et en exigent des mesures effectives pour palier aux crises économiques et politiques. Le contexte de chaque pays est extrêmement complexe et pour certains d’entre eux des violences armées s’ajoutent à la liste des problèmes que se sont enracinés au fil du temps. De manière générale, il s’agit donc d’un réveil social et politique, d’une prise en main de la stagnation institutionnelle du continent et d’un fort message adressé à ses dirigeants.
Le bilan n’est pas pour autant plus satisfaisant que les revendications elles-mêmes : les violences entre les manifestants et la force publique ont pris le devant de la scène, des personnes décédées ou blessées, actes de vandalisme, abus de pouvoir ou encore des répressions disproportionnées se sont heurtés à la transmission du message social. Les dirigeants n’ont pas parvenu à appréhender l’essence des revendications et plutôt que d’établir un mécanisme de participation et de concentration, ils ont opté pour s’en passer en anéantissant les ferveurs du peuple par des simples considérations idéologiques. Le réveil n’a pas été plus éclatant que ça et, bien que constituant un fait général important, il semblerait revenir à la boucle historique latino-américaine : des allées et des venues dans un espace sans issues.
Ce « printemps latino-américain » n’est en aucun sens une rupture de transcendance. Il s’avère pourtant une volonté de plus en plus importante et de plus en plus forte au sein de la société où le rôle des jeunes s’annonce essentiel à la réalisation des revendications, et, cette fois-ci, au véritable réveil d’un continent plein de force, d’un continent qui est avant tout humain et qui tout simplement est, malgré lui-même.
*image by KienyKe
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