« The Slow Rush », le nouvel album temporel de Tame Impala [Album]

C’est un de ses albums qui nécessite peut-être de s’y prêter à deux fois pour apprécier le génie musical de Kevin Parker, l’homme-orchestre de Tame Impala. Rescapé des flammes californiennes en automne 2018, « The Slow Rush » vient confirmer l’évolution pop du groupe amorcé cinq années plus tôt avec l’album « Currents ».

Dominé par la thématique du temps, le natif de Sydney nous fait voyager à travers les différentes époques ; que ce soit le passé (08 « Lost In Yesterday »), le présent (10 « It Might Be Time »), ou le futur (06 « Tomorrow’s dust »). Il y évoque ses inquiétudes, ses ambitions, mais aussi beaucoup ses regrets (04 « Posthumous Forgiveness » où il parle de ses rapports difficiles avec son père mort d’un cancer de la peau).

Au niveau du contenu musical, la voix de Kevin Parker semble enfin être mise en avant, accompagnée d’instrumentations aux tendances électro. Malgré une influence pop déjà évoquée, la diversité des styles musicaux reste incroyable : la house, la folk ou encore les quelques intonations rock viennent parfaire la richesse de l’album. Pour autant, cela ne saurait satisfaire les fans des premières heures, nostalgiques du style rock des albums initiaux (tel que « InnerSpeaker » sorti en 2010).

Cet album mélancolique nous réconcilie avec l’univers électro pop, souvent relégué à tort au rang de musique commerciale. Tame Impala ne laisse planer aucun doute quant à l’authenticité du genre, fruit du travail acharné de Kevin Parker ces cinq dernières années.

Coup de cœur : « Posthumous Forgiveness » (https://www.youtube.com/watch?v=44lWO3qhQMk)